je suis le maître de ma forge
سأخترق
ولن أخاف المطرقة
ولن أمل صوتها الذي يدق في الضلوع
ولن أسير خطوتين للرجوع
ولن ألين
ولن تشدني الشجون
*
سأخترق
فكل ما في العين عين
وكل ما في البين بين
فإن سكنت في السكون
وأدبرت كواسر النجوم
فلا تسل
عن الذين مزقوا أسفارهم
وأثلموا سيوفهم
فإنهم
قد غيبت عقولهم
في منحن عقيم
Il te ressemble ; il est terrible et pacifique. Il est sous l'infini le niveau magnifique ; Il a le mouvement, il a l'immensité. Apaisé d'un rayon et d'un souffle agité, Tantôt c'est l'harmonie et tantôt le cri rauque. Les monstres sont à l'aise en sa profondeur glauque ; La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus D'où ceux qui l'ont bravé ne sont pas revenus ; Sur son énormité le colosse chavire ; Comme toi le despote il brise le navire ; Le fanal est sur lui comme l'esprit sur toi ; Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ; Sa vague, où l'on entend comme des chocs d'armures, Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures, Et l'on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain, Ayant rugi ce soir, dévorera demain. Son onde est une lame aussi bien que le glaive ; Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ; Sa rondeur formidable, azur universel, Accepte en son miroir tous les astres du ciel ; Il a la force rude et la grâce superbe ; Il déracine un roc, il épargne un brin d'herbe ; Il jette comme toi l'écume aux fiers sommets, Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais Quand, l'oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée, Et pensif, on attend l'heure de sa marée.
Victor HUGO (1802-1885)
RépondreSupprimerAu peuple
Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.
Il est sous l'infini le niveau magnifique ;
Il a le mouvement, il a l'immensité.
Apaisé d'un rayon et d'un souffle agité,
Tantôt c'est l'harmonie et tantôt le cri rauque.
Les monstres sont à l'aise en sa profondeur glauque ;
La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus
D'où ceux qui l'ont bravé ne sont pas revenus ;
Sur son énormité le colosse chavire ;
Comme toi le despote il brise le navire ;
Le fanal est sur lui comme l'esprit sur toi ;
Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ;
Sa vague, où l'on entend comme des chocs d'armures,
Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures,
Et l'on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain,
Ayant rugi ce soir, dévorera demain.
Son onde est une lame aussi bien que le glaive ;
Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ;
Sa rondeur formidable, azur universel,
Accepte en son miroir tous les astres du ciel ;
Il a la force rude et la grâce superbe ;
Il déracine un roc, il épargne un brin d'herbe ;
Il jette comme toi l'écume aux fiers sommets,
Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais
Quand, l'oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée,
Et pensif, on attend l'heure de sa marée.